Je composte depuis quelques années déjà. Mon expérience a débuté avec le vermicompostage parce que d’abord j’habitais dans un appartement sans terrain pour accueillir un˜ bac à compost et parce que cette technique me semblait être plus simple pour débuter mon aventure avec le compostage.
J’ai ensuite emménagé dans une maison, ce qui m’a permis d’installer différents bacs à compost et finalement adopter celui qui comblait mes besoins. Beaucoup plus gros que ma vermicompostière, je pouvais désormais « jeter » énormément de déchet de table sans jamais avoir à congeler mes déchets ou à questionner ma consommation puisque mon nouveau contenant à compost avait quadruplé de grosseurs comparativement au précèdent.
Dans quelque mois, je vais retourner emménager dans un appartement et donc, je n’aurai plus accès à un bac a compost extérieur.
Questionner ses habitudes
Cette nouvelle transition m’a amené à me questionner sur mes habitudes de compostage depuis mes débuts et sur mes motivations à poursuivre cette action environnementale. Loin de moi l’idée de vous décourager à composter vos déchets de table, je prônerai toujours le compostage tant à la maison que dans les communautés. Je me ravis de constater que de plus en plus de gens se procurent un bac à compost ou utilisent les sites de compost communautaires. Je suis aussi très fière que plusieurs communautés offrent la collecte de déchets organiques de manière accessible et gratuite. Par contre, le compost justifie-t-il certains comportements liés au gaspillage alimentaire?
Je m’explique. Lorsque j’ai eu plus d’espace dans mon bac à compost, j’ai arrêté de me questionner sur les déchets organiques que je produisais. De toute façon, ils vont au compost! Je ne gaspille pas! En fait, lorsque j’avais ma simple vermicompostière, je devais éviter de produire trop de déchets organiques parce que les vers ne fournissaient pas autant…alors j’évitais toujours de gaspiller même mes fanes de céleri! Mais quand on a de la place…alors on remplit! J’ai arrêté de manger les fruits trop moches dans mon frigo, de congeler mes restes de légumes pour des bouillons ou de sécher mes fines herbes pour les conserver plus longtemps. Ce n’est pas grave, ça va au compost! Je ne gaspille pas!
Et si on réduisait à la source ?
C’est un peu cela le problème avec le compost. On gaspille quand même, mais on diminue l’empreinte de notre gaspillage sur la planète. Composter c’est bien, en fait, c’est super mais si avant de composter nos déchets de table on essayait d’éviter d’en produire?
Et si le vrai défi c’était d’avoir des petits bacs à compost dans notre cour? Ou d’être assez créatif pour nécessiter juste une petite vermicompostière pour nos déchets organiques? Et si on maximisait notre impact sur l’environnement en produisant moins de déchets, tout simplement? 🙂
Élisabeth Chevrier
Membre du comité Sauve ta bouffe