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Cultiver le partage | Partie 2 : Repenser l’autonomie alimentaire

Le dernier article « Cultiver le partage » a été écrit à la suite d’une discussion que j’ai eue la chance d’avoir avec Magaly Macia, chargée de projet de Des Chenaux Récolte et Jescika Lavergne, coordonnatrice de Cultive le partage. Une discussion si passionnante que j’ai dû l’écrire en deux articles! Dans le premier, nous avons fait un état des lieux du glanage, particulièrement en Mauricie. Dans celui-ci, il sera question de repenser l’autonomie alimentaire de façon plus durable par la décroissance. 

Après tout, la philosophie même derrière le glanage permet de voir l’autonomie et la sécurité alimentaire autrement : un respect de l’environnement et de l’être humain.

 

Et si on se dotait des moyens pour manger local toute l’année ? 

Le glanage permet de valoriser les surplus de nos agriculteurs, qui travaillent d’arrache-pied. Malheureusement, on ne peut pas manger les récoltes de nos producteurs québécois toute l’année. Le mouvement écologiste encourage la consommation d’aliments locaux et fait la promotion des circuits courts, mais c’est ardu dans un climat comme celui du Québec! Selon Jescika Lavergne, coordonnatrice de Cultive le partage, le Québec serait en retard au niveau de la transformation de ses aliments. C’est peut-être justement dans la transformation que se trouve la solution de l’alimentation locale. 

En effet, les Pays-Bas est une région climatique semblable à la nôtre, ils ont de longs mois hivernaux, et pourtant, c’est le deuxième plus grand exportateur de fruits et légumes après les États-Unis! Comment font-ils pour réussir cet exploit ? « Ils ont choisi d’investir dans ces technologies. Le gouvernement a décidé que l’agriculture était une priorité et ils ont robotisé certaines tâches. Dans une situation de pénurie de main d’œuvre, ce serait bien pour le Québec de se doter de cela. » dit Jescika. Si les technologies nous permettent de manger local toute l’année, moi je dis oui! Il y a déjà des projets de serres hivernales, pourquoi ne pas étendre ce phénomène? 

 

La simplicité de la cuisine

Jescika Lavergne croit que les solutions prometteuses pour une autonomie alimentaire plus durable sont de revaloriser le travail de la terre et de réapprendre à cuisiner ensemble. À quand le retour des cours d’économie familiale pour apprendre à cuisiner la base et à mieux gérer notre budget en faisant soi-même? « C’est sûr qu’on ne peut pas faire ça si on travaille 80h semaine, mais c’est peut-être plus le fun de travailler un peu moins, mais de cuisiner plus. Cet équilibre-là est dans la décroissance. » dit Jescika Levergne. En effet, il y a une immense satisfaction dans l’art de faire soi-même, en plus, éviter les plats préparés nous fait faire des économies, nous permet de manger plus sainement et nous permet même de passer du temps avec notre famille en cuisinant avec eux! Cuisiner en famille est aussi la solution #1 pour diminuer le gaspillage des enfants : quand ils ont préparé ce qu’ils mangent, ils gaspillent moins! Et quand ils ont fait pousser eux-même ce qu’ils mangent, c’est encore plus gagnant!

 

Le glanage en ville

Le glanage, c’est récupérer des aliments et les sauver de la poubelle, mais est-ce que ça se peut en ville ? Oui! À Montréal, les bénévoles de l’initiative les Fruits défendus cueillent les fruits et légumes directement chez les particuliers qui en ont trop. Le même principe est appliqué : 1/3 des récoltes va au cueilleur, 1/3 va au propriétaire et 1/3 va à des organismes. D’ailleurs, Des Chenaux Récolte (voir article précédent) se rend aussi chez des particuliers pour faire la cueillette. 

Il y a aussi le glanage sur des terres en friche : on peut cueillir des plantes, sou

vent mieux connues sous le nom de « mauvaises herbes » dont certaines sont comestibles, comme l’ortie ou le pissenlit. Attention, il faut toutefois obtenir les autorisations nécessaires pour cueillir sur des terrains et s’y connaître avant de cueillir des plantes, on ne voudrait pas que notre cueillette nous rende malade!

« On a des plantes indigènes nutritives sur notre territoire. Il y a une connaissance de notre flore indigène qui nous serait bénéfique pour la sécurité alimentaire » dit Jescika Lavergne qui cueille le chénopode blanc sur son terrain et utilise ses feuilles comme des épinards « Une mauvaise herbe est devenue un aliment de mon frigo! » . 

Alors, citadins, on se lance dans le glanage ?

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