Le 10 février dernier se tenait, à Drummondville, la seconde journée préparatoire en vue du Sommet sur l’alimentation qui se déroulera à l’automne 2017. Précédée d’une première rencontre qui était dédiée à la place du consommateur dans le secteur alimentaire, l’édition de février s’attardait, pour sa part, à l’industrie alimentaire québécoise.
L’objectif de ces journées est de susciter des échanges dynamiques entre les différents intervenants du secteur alimentaire en vue de doter le Québec d’une Politique bioalimentaire. Rappelons que le secteur alimentaire englobe tout ce qui a trait à l’alimentation, c’est-à-dire autant la production, la transformation que le commerce des aliments, sans oublier la restauration. Voici donc le bilan de cette 2e journée préparatoire.
Zoom sur le développement de marchés
La thématique à l’honneur lors de cette rencontre était le développement du potentiel de l’industrie alimentaire québécoise sur les marchés d’ici et d’ailleurs. De quelle manière accéder aux marchés ? Comment se différencier et tirer parti des potentiels ? De quelle façon renforcer la compétitivité de la transformation alimentaire ?
Lors de cette journée, un mot était sur toutes les lèvres : innovation. Avec le sort incertain de l’Accord de libre-échange Nord-Américain (ALENA) et l’adoption imminente de l’Accord économique et commercial global (AÉCG), les experts invités (Maurice Doyon, Jean-Guy Côté et Sylvain Charlebois) nous rappelaient que le marché de l’import-export sera appelé à changer. Alors que certains d’entre eux se sont attardés aux impacts de ces accords économiques mondiaux sur le marché québécois, d’autres ont abordé les opportunités de croissance et de développement économique créés par ces dernières. Tous se sont entendus pour dire une même chose : pour rester compétitive, l’industrie alimentaire québécoise devra faire preuve d’innovation.
À titre d’exemple, Maurice Doyon nous a expliqué, dans sa présentation, que l’entrée de 16 000 tonnes additionnelles de fromages européens sur nos tablettes dû à l’AÉCG engendrera une féroce compétition qui pourrait se faire au détriment de nos fromagers, surtout ceux de plus petite taille. En ce sens, les producteurs pourraient, entre autre, explorer le marché canadien hors-Québec ou encore innover dans des produits de niche, tels que les fromages ethniques.
Les préoccupations et perceptions du consommateur
Quoiqu’ayant fait profil bas lors des discussions de cette 2e journée préparatoire, les préoccupations et les perceptions des Québécoises et Québécois envers notre industrie alimentaire ont fait écho suite à la présentation des résultats du sondage de Léger Marketing Perceptions et préoccupations des Québécois envers l’industrie alimentaire. Réalisée auprès de 1007 répondants, cette étude a relevé d’étonnants résultats sur les connaissances, les préoccupations et les perceptions du consommateur:
- 56% estiment que leur niveau de connaissance à l’égard de l’industrie alimentaire est élevé ;
- 78% aimeraient être plus informés à propos de l’industrie alimentaire ;
- 60% sont d’avis que les aliments produits et/ou transformés au Québec se distinguent de ceux d’ailleurs ;
- 90% sont d’accord avec l’idée que les jeunes devraient être mieux informés, à l’école, sur les aliments et l’industrie alimentaire ;
- Plus de 40% ont peu ou pas confiance dans les certifications des aliments.
À la lueur de ces résultats, il est certain qu’un travail devra être fait pour rapprocher l’industrie alimentaire des consommateurs, qui sont les principaux concernés par les produits alimentaires. Ainsi, développer les marchés tout en répondant aux demandes des consommateurs est sans équivoque un défi que devra relever l’industrie alimentaire québécoise.
Comment participer ?
Au terme de la troisième journée préparatoire, donnant la parole aux entrepreneurs agricoles et aux pêcheurs, se tiendra finalement le Sommet sur l’alimentation. Au printemps 2018 ressortira de tout ce processus la future politique bioalimentaire visant à répondre aux demandes et aux attentes des consommateurs.
Pour ce faire, le Gouvernement du Québec vous invite à vous exprimer, sous la thématique «laisser votre empreinte», sur divers sujets (gaspillage alimentaire, achat local, certification, saine alimentation, etc.) via une plateforme web citoyenne participative et informative.
Sauve ta bouffe vous invite à y jeter un coup d’œil que ce soit pour vous informer ou pour faire part de votre avis, vos attentes ou vos préférences qui constitueront la future politique bioalimentaire du Québec.
Tous les documents présentés et plusieurs des interventions sont disponibles sur le site internet du Sommet : https://sommetalimqc.gouv.qc.ca/videos