Si je vous parle d’odorat, la bonne odeur des herbes fraîches ne vous vient-elle pas immédiatement à l’esprit ? Hum… Quel plaisir de désherber la platebande de coriandre, de se procurer un bouquet de basilic frais à l’épicerie, ou encore l’arrivée de la botte de fleurs d’ail dans son panier de légumes bio ! Et que dire des saveurs qu’elles révèlent!
Malheureusement, les herbes fraîches ne se conservent pas longtemps et chaque recette n’en requiert souvent que quelques cuillérées. Alors que faire pour sauvegarder ces merveilles ? Au fil des années, grâce à mon très grand jardin et la profusion d’herbes de toutes sortes, j’ai fait diverses expériences pour prolonger la vie de mes herbes fraîches.
Séchage à l’air
Nous savons tous que les herbes peuvent être séchées, puisque c’est le plus souvent de cette façon qu’elles nous sont vendues. Pour les herbes au goût très intense, comme la menthe, le romarin, le thym ou la sauge, il est facile de sécher les tiges en le suspendant à une corde ou en les déposants sur une surface sèche. Il suffit, après un séchage de quelques semaines, de broyer les feuilles pour obtenir des herbes très odorantes et qui se conserveront plus d’une année.
Par contre, pour plusieurs herbes plus délicates, le séchage résulte en une diminution marquée de parfum et de saveur. Pour ces dernières, voici quelques idées intéressantes.
Congélation en pot
Plusieurs herbes gagnent à être congelées plutôt que séchées. En les congelant hachées finement et prêtes à utiliser, on a sous la main des herbes de qualité tout l’hiver. C’est ma solution préférée pour le persil, la livèche, la coriandre (ou cilantro), l’aneth et la ciboulette. Assurez-vous que les feuilles sont propres et sèches, puis hachez-les finement et placez-les dans un pot de verre dans la porte de votre congélateur. Rien de plus simple, et saveur garantie ! J’utilise aussi cette façon de faire pour les queues d’ail (ou fleurs d’ail) propres et sèches que je coupe en petites rondelles qui pourront être utilisées durant tout l’hiver dans les vinaigrettes ou plats divers. Au moment de cuisiner, grattez simplement les herbes congelées avec une fourchette pour en extraire la quantité dont vous avez besoin.
Congélation dans l’huile
Certaines herbes comme le basilic brunissent rapidement une fois coupées et ne peuvent pas être congelées hachées en pot. Par contre, elles se conservent très bien si on les congèle dans l’huile. Il en va de même pour des gousses de jeune ail frais ou un reste de racine de gingembre. Coupez finement le basilic, la menthe, l’ail ou le gingembre, prêt à servir. Utilisez des bacs à cubes de glace, remplissez chaque cube au trois quarts avec les herbes, puis recouvrez les herbes d’huile d’olive de qualité. Une fois les cubes figés au congélateur, on peut les démouler et les conserver congelés dans des contenants ou sacs de plastique hermétiques. Puisque l’huile fige sans geler complètement, les cubes peuvent être tranchés pour en utiliser la quantité désirée. Il suffit, au moment de la cuisson, de les fondre directement dans la poêle pour dégager les saveurs et les odeurs.
Le pistou
Le pistou traditionnel provençal ou le pesto italien sont à base de basilic et d’ail et se conservent magnifiquement au congélateur. Congelez-les dans de petits contenants de plastique qui sont faciles à démouler, tranchez le pistou congelé au besoin pour n’en utiliser qu’une partie. Simple comme bonjour, surtout à l’aide d’un mélangeur; le pesto peut servir à aromatiser une foule de recettes. On trouve également sur le marché de nos jours une variété exquise de pistous de toutes sortes : marjolaine, estragon, coriandre, fleurs d’ail, persil, aneth, menthe, épinards… Laissez libre cours à votre imagination, créez votre propre pesto!
Séchage au déshydrateur
Je n’ai personnellement jamais utilisé mon déshydrateur pour sécher des herbes, préférant les sécher en bouquets ici et là dans la maison. Par contre, une année où mes oignons ne semblaient pas se conserver correctement, j’ai fait l’expérience de sécher les oignons en tranches minces au déshydrateur. Le résultat s’est avéré très intéressant : les oignons en flocons se sont conservés plus d’un an au réfrigérateur et sont demeurés très savoureux.
À vous de jouer…
Pour sauvegarder ces herbes délicieuses qui restent en trop dans votre frigo, les options sont nombreuses, les goûts et les saveurs à découvrir aussi. Mais une chose est certaine, chaque bouquet d’herbes gaspillé est une triste perte pour nos papilles gustatives! Amusez-vous à expérimenter, soyez gourmet et heureux !
Par Louise Lozeau, membre du comité Sauve ta bouffe
Cet article est publié sur le site de Recettes du Québec